Sens ordinaire: contraire au sens commun.
Logique: qui comporte une contradiction.
Philosophie et Littérature: qui n'a pas de sens. Selon l'existentialisme, le
monde est absurde, puisqu'il n'a pas de sens; on parle aussi de "littérature" ou
de théâtre de l'absurde" pour désigner des oeuvres qui illustrent ce thème
(Ionesco, Beckett, Sartre, Camus...).
C'est au XIXème siècle, avec Schopenhauer, que le thème de l'absurde fait son entrée sur
la scène philosophique. Pour Schopenhauer, la vie est absurde, car elle n'a pas
d'autre raison d'être que celle d'un "vouloir vivre" aveugle et sans but.
Cette prise de conscience de l'absurdité du monde justifie, à ses yeux, le
pessimisme et le détachement. On peut, avec Nietzsche, voir dans cette attitude une conception
négative de la vie, héritée du christianisme. Pourquoi, en effet, le sentiment
de l'absurde devrait-il s'accompagner de soufrance et de renoncement ? Pour Camus, loin d'engendrer un rejet dédaigneux du monde, la
prise de conscience de l'absurde doit conduire, au contraire, à l'action et à la
révolte, c'est-à-dire au double refus de la passivité nihiliste et de la
consolation religieuse. Sans illusion, mais aussi sans renoncement, le héros
mythique Sisyphe accepte son destin en toute lucidité. Selon Sartre et l'existentialisme, si le sens du monde n'existe pas,
s'il n'est pas donné, c'est qu'il est à construire. C'est pourquoi l'angoisse
éprouvée devant l'absurde n'est pas tant liée à l'absence de sens mais
plutôt à la prise de conscience de ma liberté et de ma responsabilité
devant un monde dont il dépend de moi qu'il ait ou non un sens, c'est-à-dire
qu'il soit ou non conforme à ma définition de l'humanité.
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