Sciences > Energy calibration of calorimeter in NEMO3 experiment | ||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
demi-vie de la désintégration \(\beta \beta (0\nu )\)La période du processus \(\beta \beta (0\nu )\) peut s’écrire : \begin{equation} \big (T_{1/2}^{0\nu }\big )^{-1}=C_{0\nu } \Bigg [ M_{GT}^{0\nu }-\bigg (\frac{g_{V}}{g_{A}} \bigg )^2 M_{F}^{0\nu } \Bigg ]^2 \langle m_{\nu } \rangle ^{2} \end{equation} Les éléments de matrice nucléaire des transitions de Gamov-Teller et de Fermi sont très différents des éléments de matrice du processus \(\beta \beta (2\nu)\) car le propagateur du neutrino intervient. Le terme \(\langle m_{\nu } \rangle \), qui représente la masse effective du neutrino, est obtenu à partir de ce même propagateur et s’exprime en fonction des états propres de masse par une relation déduite de l’équation (1.5) : \begin{equation} \langle m_{\nu _{e}} \rangle =\bigg |\sum _{i}U_{ei}^{2}\,m_{i}\bigg | \end{equation} On peut donc en déduire la valeur de la masse effective en ayant déterminé auparavant les éléments de matrice nucléaire. Cette décroissance a lieu si l’antineutrino d’hélicité droite émis au premier vertex est absorbé au second vertex comme un neutrino d’hélicité gauche. Ceci implique que, si l’interaction faible est purement V-A (Fig 1.4a), alors le neutrino et l’antineutrino sont une même particule et l’observation du changement d’hélicité rend cette particule massive. Par contre, si les courants ne sont plus purement V-A (avec une composante V+A), il n’est plus nécessaire d’observer un changement d’hélicité pour pouvoir justifier la masse non nulle de cette particule(Fig 1.4b). Ces courants V+A pourraient être mis en évidence dans le cas où l’on observerait des événements \(\beta \beta (0\nu )\) entre les niveaux 0\(^{+}\) du père et 2\(^{+}\) du fils. Dans tous les cas, l’observation du processus \(\beta \beta (0\nu )\) prouverait l’existence d’un neutrino massif de Majorana. Expériences sur la désintégration \(\beta \beta \) Les expériences qui distinguent la \(\beta \beta
(2\nu)\) et la \(\beta \beta (0\nu )\) sont de deux types :
Sensibilité d’une expérience \(\beta \beta \) au processus \(\beta \beta (0\nu)\)Prenons le cas où l’on dispose d’une masse M d’isotope avec laquelle nous observons \(N_{s}\) événements \(\beta \beta (0\nu )\) pendant une durée \(\Delta t\) avec une efficacité \(\epsilon \) ; la demi-vie s’écrit alors : \begin{equation} T_{1/2}^{0\nu }=\frac{\ln 2\,N_{A}}{A} \bigg [ \frac{M \epsilon \Delta t}{N_{s}} \bigg ] \end{equation} avec \(A\) la masse atomique de l’isotope et \(N_{A}\) le nombre d’Avogadro. Nous pouvons minorer cette période en prenant le cas où il n’y a aucun événement de bruit de fond (estimé par simulation) ni d’événements observés dans la région où l’on attend le signal. En prenant le nombre d’événements \(\beta \beta (0\nu)\) exclus égal à \(N_{ex}\)=2,3 (90% de niveau de confiance), nous pouvons écrire : \begin{equation} T_{1/2}^{0\nu }>\bigg (T_{1/2}^{0\nu }\bigg )_{lim}=\frac{\ln 2\,N_{A}}{A} \bigg [ \frac{M \epsilon \Delta t}{N_{ex}} \bigg ] \end{equation} d’où l’on déduit une limite supérieure sur la masse effective du neutrino : \begin{equation} \langle m_{\nu }\rangle \,<\,\langle m_{\nu }\rangle _{lim}=\sqrt{\frac {2, 3\,A}{\ln 2 N_{A}}}\,\frac{1}{\sqrt{C_{0\nu }}|M^{0\nu }|}\,\sqrt{\frac{1}{M\,\Delta t\,\epsilon }}\,\,\,\,\text {(90\% CL)} \end{equation} Pour multiplier les chances d’observer le processus
\(\beta \beta (0\nu )\), la collaboration NEMO a choisi des sources en
fonction des critères donnés par l’inégalité précédente :
Dans l’expérience NEMO3, c’est le Molybdène 100 qui est principalement utilisé car, en plus d’offrir un bon compromis sur les deux derniers critères, nous pouvons contrairement à des émetteurs dont l’abondance est faible, en disposer d’une quantité satisfaisante pour l’expérience (10 kg). Un autre émetteur \(\beta \beta \) utilisé est le \(^{82}\)Se : il présente l’avantage d’avoir une période \(T_{1/2}^{2\nu }\)plus élevée que le molybdène 100 et donc un bruit de fond dû au signal \(\beta \beta (2\nu )\) plus faible. L’intérêt de l’expérience NEMO est la précision avec
laquelle va être déterminée la masse effective du neutrino. Le tableau 1.2[1] résume les limites sur \(T_{1/2}^{0\nu }\) et
sur \(\langle m_{\nu } \rangle \) que l’on obtient à 90
% de niveau de confiance sur 5 ans de données avec
les 2 principales sources utilisées (\(^{100}\)Mo et \(^{82}\)Se).
Chapitre 2: Description de l’expérience NEMO3Nous allons maintenant présenter l’expérience NEMO3 en insistant notamment sur le fonctionnement du calorimètre. Ceci nous permettra de mieux comprendre la méthode de calibration développée au chapitre 3. 2.1 Le laboratoire Souterrain de Modane (LSM)
L’ensemble du détecteur se trouve dans le Laboratoire Souterrain de Modane
situé dans le tunnel de Fréjus sous 1780 mètres de roche. Ce site a été
retenu pour son faible bruit de fond naturel. En effet, à cette
profondeur, le flux de muons cosmiques (4.2 muons/m\(^{2}\)/jour) est
réduit d’un facteur 3.10\(^{6}\) par rapport au niveau de la mer ; celui
des neutrons, venant principalement de la roche, est réduit d’un facteur
10\(^{5}\) par rapport au sol et celui des rayonnements gamma (entre 3 et
32 MeV) d’un facteur 10\(^{3}\). Tous ces éléments font de Modane l’un des
laboratoires souterrains les mieux protégés au monde. Il est cependant
nécessaire comme dans tout site souterrain d’avoir une ventilation
suffisante pour limiter la présence de radon issu de la roche. Le
Laboratoire est donc équipé d’un système de ventilation très performant
relié à celui du tunnel de Fréjus. 2.2 Le détecteur NEMO32.2.1 Description généraleLe détecteur NEMO3 est un détecteur cylindrique (Fig 2.1) d’environ 4 mètres de hauteur et 6 mètres de diamètre, scindé en 20 secteurs (Fig 2.2). La chambre à fils réunit au total 6180 cellules Geiger : elles permettent la reconstruction des traces. Tout autour, 1940 scintillateurs couplés à des photomultiplicateurs, assurent les mesures en temps de vol et en énergie des particules. La géométrie cylindrique a
été retenue afin d’augmenter l’efficacité du détecteur. La structure par
secteur permet, quant à elle, de diviser le détecteur en 20 parties
indépendantes. Il est par exemple possible de modifier la source
émettrice double bêta d’un seul secteur pour utiliser différents
isotopes. 2.2.2 Détection du processus \(\beta \beta (0\nu )\)Dans ce dispositif, l’identification des événements \(\beta \beta (0\nu )\) repose sur l’observation de l’émission simultanée de deux électrons créant 2 traces issues du même vertex, et dont la somme des énergies mesurées par le calorimètre doit être égale à \(Q_{\beta \beta }\). La principale difficulté est alors de distinguer les événements \(\beta \beta \) des événements de bruit de fond dont les différentes origines sont expliquées dans le paragraphe suivant. 2.3 Sources de bruit de fondLes origines du bruit de fond sont classées selon qu’elles soient internes ou externes à la source émettrice double bêta : Bruit de fond d’origine interneLes sources utilisées sont naturellement contaminées en \(^{208}\)Tl et en \(^{214}\)Bi (descendants respectifs de la chaîne du \(^{232}\)Th et de l’ \(^{238}\)U). Ces deux émetteurs \(\beta \) peuvent simuler des événements \(\beta \beta \):
Il ne
peut être éliminé que par des méthodes de purification qui existent sous
deux formes : la première, dite physique, permet de faire migrer les
impuretés à la surface du cristal. La deuxième, dite chimique, élimine
les impuretés par précipité. Bruit de fond d’origine externe La radioactivité des matériaux
composant le détecteur constitue la source prépondérante du bruit de fond
externe (ex : \({}^{214}\)Bi et \({}^{208}\)Tl du verre des PM). La
création d’événements à deux électrons simulant le processus \(\beta \beta
(0\nu )\) peut aussi être due à une contamination située à proximité de la
source. 2.4 La sourceLa source est placée au centre du détecteur de traces. Elle est constituée de 140 bandes juxtaposées (7 par secteur) d’environ 2 m de hauteur, 7 cm de largeur et 60 \(\mu \)m d’épaisseur. Cette géométrie permet d’introduire jusqu’à 10 kg de Molybdène 100. Les bandes sont fixées, en haut et en bas, sur de petits supports en cuivre. Entre chaque secteur, un tube en cuivre est prévu pour positionner les sources radioactives utiles à l’étalonnage en temps et en énergie. Grâce à la segmentation du détecteur, la collaboration projette, durant les premiers temps d’acquisition, d’utiliser simultanément les différents isotopes. 2.5 Le détecteur de traces2.5.1 Description 6180 cellules Geiger, placées de part
et d’autre de la source dans un mélange d’hélium et d’alcool(6%),
permettent la reconstruction des trajectoires des particules chargées.
Chaque cellule, d’environ 2,7 mètres de hauteur et 30 mm de diamètre, est
constituée de 9 fils en inox de 50 \(\mu \)m de diamètre dont un fil
anodique central et 8 fils cathodiques périphériques (Fig 2.3). Le diamètre des fils a été diminué de moitié
par rapport au prototype précédent NEMO2, afin de minimiser les pertes
d’énergie des électrons lors de leur traversée de la chambre à fils. Cette configuration "4-2-3" permet de localiser avec
précision le vertex grâce aux quatre premières rangées, de déterminer le
rayon de courbure (dans le cas d’un champ magnétique) ainsi que le
scintillateur déclenché grâce aux autres rangées. 2.5.2 Performance du détecteur de traces Le choix de la configuration 4-2-3 a été
établi à partir de tests simulés portant sur la résolution des
coordonnées de la trace en fonction de l’énergie de la particule et dans
le cas d’un champ magnétique de 30 Gauss [6]. Lors du fonctionnement de la cellule, trois
signaux sont enregistrés :
Il est donc possible à partir de ces 3 signaux de reconstruire en 3 dimensions la trace des électrons ; La résolution longitudinale est de l’ordre de 8mm et celle sur la position transverse de l’ordre de 500\(\mu \)m. [6]. 2.6 Le calorimètre2.6.1 DescriptionLe calorimètre est formé de 1940 scintillateurs plastiques (97 par secteurs), couplés à des photomultiplicateurs. Ils sont répartis sur toute la surface du détecteur afin d’optimiser l’efficacité de détection des événements \(\beta \beta \)(0\(\nu \)). Les scintillateurs utilisés sont des scintillateurs plastiques produits par des membres de la collaboration. Sur les cotés, les scintillateurs, directement placés dans le mélange d’hélium et d’alcool, referment le détecteur de traces en formant deux murs cylindriques : un mur interne (rayon=90 cm) et un mur externe (rayon=220 cm). Ces murs sont constitués respectivement par secteur, de 2 rangées de 17 scintillateurs et de 3 rangées de 13 scintillateurs (Fig 2.2). Le haut et le bas du détecteur, appelés "pétales" ou "couronnes", sont fermés par des plaques de fer sur lesquelles sont fixées 4 rangées de 3 scintillateurs, séparés par les rangées de cellules Geiger. Les
scintillateurs de plus grande dimension, situés sur le mur externe ainsi
que sur la dernière rangée externe des "pétales", sont couplés à des
photomultiplicateurs Hamamatsu 5" de type R6594 à photocathode sphérique
(Fig 2.4) (900 PM). Les tableaux 2.1 et 2.2 rassemblent les activités mesurées et autorisées pour les photomultiplicateurs 5" et 3" [8].
Tous les scintillateurs sont recouverts sur les faces avant et latérales de deux couches de 6 \(\mu \)m de mylar aluminisé (400 Å) et sur la face arrière d’une couche de 12 \(\mu \)m de mylar aluminisé (1000 Å). Sur les faces latérales 5 couches de 70 \(\mu \)m de téflon permettent d’optimiser la collection des photons de scintillation. Les photomultiplicateurs sont blindés contre le champ magnétique par du mu-métal. Un capot réalisé en matière plastique assure leur protection contre la lumière ambiante et permet en même temps un balayage d’azote qui limite les infiltrations d’hélium dans les photomultiplicateurs. 2.6.2 Les techniques d’identification des événements L’association du détecteur de traces et des
scintillateurs permet de classifier les événements enregistrés en
fonction du nombre de traces que l’on peut reconstruire et du nombre de
scintillateurs déclenchés. Ainsi, une trace reconstruite qui n’aboutit
vers aucun scintillateur n’est d’aucune utilité et l’événement est
rejeté. Les événements \(\beta \beta \) sont caractérisés par deux traces
reconstruites chacune associée à un scintillateur déclenché. Les critères
permettant d’analyser ces événements sont les suivants[9] :
2.6.3 Electronique d’acquisition L’électronique d’acquisition du détecteur NEMO3 a
été réalisée par le LPC de Caen en collaboration avec le groupe
électronique du LAL. Elle est divisée en 40 modules (1 par demi-chambre à
fils) qui gèrent indépendament les 360 signaux Geiger et les 50 signaux
des compteurs. On distingue pour chacun d’eux :
Pour les événements \(\beta \beta \) ou les événements à 1 électron comme ceux étudiés dans le chapitre 3, nous imposons, pour débuter l’intégration, qu’un compteur soit au moins touché (franchissement du seuil haut) et que 4 plans de cellules Geiger soient déclenchés dans une des deux demi-chambres à fils. Chapitre 3: Calibrage en énergie du calorimètre NEMO33.1 Introduction Durant la phase de prises de données, un test de
calibration de chaque compteur est effectué. Ceci permet de mettre à jour
dans la base de données la relation entre la charge déposée et l’énergie de
l’électron. Cette relation est déterminante dans l’expérience NEMO3 car une
erreur de 1% sur son énergie conduit à une erreur de 13% sur la demi-vie du
processus \(\beta \beta (0\nu )\) du \({}^{100}\)Mo. 3.2 Solution adoptée pour la calibration en énergie de NEMO3Il faut donc utiliser des sources radioactives produisant des électrons qui atteindront la face avant des blocs de scintillateurs. Les études sur le prototype NEMO2 ont montré qu’il était très difficile de positionner les sources radioactives directement en face des compteurs dans l’enceinte de gaz fermée. La solution choisie est alors de les mettre au niveau des feuilles sources de manière à reproduire au mieux la trajectoire des électrons. En utilisant le détecteur de traces avec le champ magnétique, nous pouvons être alors dans des conditions réelles d’acquisition. Il faut faire un compromis sur l’activité des sources : des sources de trop faible activité pourraient compliquer la procédure d’échantillonnage à long terme. De la même manière, des sources de trop forte activité augmenteraient le taux de déclenchement du trigger et produirait un bruit de fond beaucoup trop grand pour les événements attendus. 3.3 Description du protocole expérimentalChaque secteur de NEMO3 comporte un tube d’étalonnage vertical au niveau de la feuille source équipé de trois fenêtres en kapton de 30 \(\mu \)m d’épaisseur (Fig 3.1). Pour pouvoir introduire les sources radioactives, nous utilisons une tige plastique de 3m de long, pliable en quatre morceaux. La tige dispose de 3 emplacements dans lesquels nous insérons les trois sources dans leur cadre en cuivre. Une fois équipés avec les trois sources, nous amenons la tige en haut des secteurs. La mécanique du tube d’étalonnage permet de positionner la source dans la tige au niveau de chaque fenêtre en kapton avec une erreur de moins d’1 mm. Les trois sources sont donc placées respectivement au centre du tube (Z=0cm), en haut du tube (Z=90cm) et en bas du tube (Z=-90cm). 3.4 Sources radioactivesDes mesures effectuées à l’IreS avec un banc de test composé d’une lampe à hydrogène et de disques atténuateurs ont montré que la réponse des photomultiplicateurs était linéaire jusqu’à 4 MeV[11]. Il suffit donc de deux mesures d’énergie bien définies pour définir la courbe de calibration qui est de la forme : \(E=\alpha \,\,(canal_{ADC})+\beta \) où \(\alpha \) et \(\beta \) sont les deux paramètres à déterminer. La source de \({}^{207}\)Bi fournit principalement des électrons de conversion de 482 et 976 keV parfaitement adaptés à une calibration jusqu’à 1 MeV. Son schéma de désintégration[1] est représenté sur la figure 3.2. Nous pouvons distinguer les deux niveaux du noyau fils \({}^{207}\)Pb situés à 1633 keV et 570 keV : ils donnent un électron de conversion dont l’énergie et la probabilité de conversion dépendent de la couche K,L,M où ils sont émis[12]. Il faut
être aussi capable de mesurer des énergies jusqu’à 3 MeV (\(Q_{\beta
\beta }\) \({}^{100}\)Mo=3033 keV) ou plus (dans l’éventuelle présence
d’un bruit de fond associé aux neutrons externes ou aux \(\gamma \)). Il
est prévu d’utiliser des sources bêta de \({}^{90}\)Y (fils du
\({}^{90}\)Sr) et de \({}^{106}\)Rh (fils du \({}^{106}\)Ru)[13]. Elles permettent d’avoir
dans la fin du spectre deux autres points de calibration (\(Q_{\beta
}\)=2.283 MeV pour \({}^{90}\)Y et \(Q_{\beta }\)=3.540 MeV pour
\({}^{106}\)Ru). Dans les deux situations (électrons de conversion du
\({}^{207}\)Bi et électrons bêta du \({}^{90}\)Sr et du \({}^{106}\)Ru),
le problème de sélection des événements collectés est différent. La
désintégration du \({}^{207}\)Bi produit essentiellement des raies
\(\gamma \) de 570, 1063 et 1770 keV à travers tout le détecteur. Afin
d’extraire les rares événements où le scintillateur a été touché par un
électron de conversion et de s’assurer que cet électron provient
directement de la source (sans diffuser sur un fil par exemple), le
détecteur de traces doit être activé. En appliquant un modèle de
reconnaissance sur les trajectoires, il est possible d’identifier les
événements connus. Au contraire, la calibration avec les
sources de \({}^{90}\)Sr et de \({}^{106}\)Ru ne nécessite pas un modèle
de reconnaissance car les événements cherchés sont situés dans la queue
du spectre et ne peuvent venir que des sources. La logique de déclenchement du
trigger dans les deux types de calibration est aussi différente : dans le
cas du \({}^{207}\)Bi, la présence de coups dans les cellules Geiger
associés à un scintillateur touché avec une énergie déposée supérieure à
environ 200 keV (cf Section 3.6) est nécéssaire pour déclencher
l’intégration, ceci afin d’éliminer les coups associés aux électrons
rétrodiffusés dans le scintillateur. Pour les électrons bêta, il suffit
d’un scintillateur touché avec une énergie supérieure à 1 MeV
(\({}^{90}\)Sr) ou 2 MeV (\({}^{106}\)Ru)[13]. Le second type de calibration permet
d’utiliser des sources de plus grosse activité et d’avoir ainsi une
fréquence d’acquisition plus élevée. 3.5 Etalonnage en tempsNous avons vu dans la section 2.6.2 l’importance de la connaissance précise du temps de vol des particules dans la réjection du bruit de fond. L’étalonnage en temps comprend 3 étapes. La première étape consiste en un ajustement en temps des compteurs. En effet, l’électronique et le temps de transit des électrons dans les phototubes peuvent introduire des retards qui doivent être corrigés. Cette correction est effectuée à l’aide de données enregistrées avec une source de \({}^{60}\)Co qui émet deux \(\gamma \) en coïncidence. 3.6 Analyse des événements venant des sources \({}^{207}\)BiLa calibration avec les sources de \({}^{207}\)Bi doit donc être effectuée avec le détecteur de traces de telle manière que les coups des cellules Geiger peuvent être utilisés pour reconstruire la trajectoire, après une sélection appropriée des événements collectés. En utilisant 60 sources de \({}^{207}\)Bi ayant chacune une activité de 6 nCi et avec un seuil haut de 50 mV(\(\sim \) 160 keV), il est prévu de collecter entre 500 et 1000 événements pour chaque compteur[14]. Seuls les événements localisés sur un coté de la source et dans 2 secteurs consécutifs au maximum sont pris en compte. En dessous d’un certain seuil de probabilité, on rejette les coups déclenchés par des électrons secondaires diffusés à des grands angles dans le détecteur. L’intersection de la trajectoire reconstruite avec la surface cylindrique contenant les sources permet de localiser la source ayant produit l’électron détecté. Les traces passant relativement loin de la position des sources ainsi que les traces associées à des scintillateurs non déclenchés sont rejetées grâce à des coupures spatiales et temporelles. Reconstruction des vertexIl s’agit ici d’évaluer la précision sur la reconstruction du point d’émission situé dans l’une des 3 positions longitudinales (Z=-90,0,+90 cm). Le programme utilisé traite tous les événements collectés durant les runs. La figure 3.3 représente la distribution de la position des vertex associés aux événements avec une seule trace et un seul scintillateur de touché ; le scintillateur est aussi corrélé à la trace. Nous distinguons pour chaque secteur(coordonnée R\(\phi \)) les 3 zones d’émission qui correspondent aux 3 positions verticales des sources(coordonnée Z). Pour quantifier la largeur de la distribution autour des sources, nous avons ajusté les projections R\(\phi \) et Oz par une distribution gaussienne. La largeur de cette gaussienne pourra alors nous renseigner sur les coupures spatiales à appliquer. La figure 3.4 est un exemple de fit réalisé sur les données réelles acquises début Avril. Le bruit de fond est assimilable à une constante dans la région de l’ajustement. Ces ajustements ont été réalisés pour chacune des
60 sources de \({}^{207}\)Bi et pour les trois parties du calorimètre
(mur interne, externe, et les pétales). Les résultats sont résumés dans
le tableau 3.1. Les 4 couronnes (haut et bas) sont
numérotées dans l’ordre croissant du mur interne vers le mur externe.
Nous remarquons que les résolutions obtenues en longitude sont
supérieures à celles du plan Oxy. Ceci peut s’expliquer par plusieurs
raisons : la cellule Geiger possède intrinsèquement une résolution moins
bonne en Z (1cm).
Pour vérifier la bonne reconstruction des vertex en Z,
nous l’avons comparée avec la position réelle de la source connue au mm
près en fonction des 3 positions de source et de chaque partie du
détecteur (mur interne, externe et pétales). Les traces touchant les
couronnes ne participent pas à la reconstruction des vertex situés au
milieu du tube d’étalonnage (Z=0cm) et du coté opposé où elles se
situent. En effet, une longue trace correspond à une importante perte
d’énergie, ce qui accentue l’imprécision sur la position du point
d’émission.
Calibration dans le canal 1 électronLe spectre attendu du \({}^{207}\)Bi doit comporter les 2 pics correspondant aux deux lignes prépondérantes des électrons de conversion émis (482 et 976 keV). La figure 3.5 représente le spectre obtenu avec l’ensemble des PM du calorimetre en cumulant les runs de \({}^{207}\)Bi effectués en Avril 2002. Evidemment comme nous avons cumule l’ensemble des reponses des photomultiplicateurs, la resolution est legerement deterioree. Les deux pics sont
clairement visibles. Ce run contient 1068449 événements. Le déclenchement
du trigger se fait quand un événement du type "(1 électron + rayon X)" ou
"(1 électron + rayon X) et rayon \(\gamma \)" est identifié. Cette
stratégie de trigger permet d’accumuler plus de statistique qu’avec
l’événement "(1 électron + rayon X)" car l’électron de conversion peut
être accompagné d’un \(\gamma \). En cumulant les probabilités, nous
pouvons dire que dans 10.1% des cas (8.1%+2%), le \({}^{207}\)Bi émet "1
électron + 1X". Le nombre d’entrée de ce spectre représente 14.72% du
nombre total d’événements. Cet écart s’explique par la présence
d’électrons diffusés par les cavités en cuivre et les fenêtres entourant
les sources. Des photons peuvent aussi diffuser par effet Compton (2
\(\gamma \) de 1063, et 570 keV et un de 1770 keV qui est négligeable) et
produirent des électrons qui apparaissent sur tout le spectre. Le trigger
impose la présence de hits dans la chambre à fils pour enregistrer
l’événement. Le but étant de calibrer chaque compteur, nous disposons d’un fichier contenant les événements pour chacun d’eux. Ce fichier contient le spectre du \({}^{207}\)Bi avec une statistique beaucoup plus faible (Fig 3.6). Un programme permet de déterminer la pente de calibration en ajustant chacun des 2 pics par une somme de 3 gaussiennes dont les amplitudes et les largeurs relatives sont fixées en fonction des rapports d’intensité connues entre les couches K,L et M[12]. La relation "canal ADC - Energie" doit aussi tenir compte de l’énergie perdue par l’électron durant son temps de vol. En effet, l’électron traverse différents matériaux comme le support des sources en mylar, la fenêtre en kapton, le mélange gazeux hélium alcool et l’enveloppe des scintillateurs. Grâce à la trajectoire des traces obtenue avec la chambre à fils, on peut estimer l’énergie totale perdue par les électrons (entre 40 et 80 keV) et décaler ainsi la position des deux pics pour finalement obtenir les coefficients de calibrage. Un "rebinning" est effectué pour ajuster interactivement le spectre si le nombre d’entrées est trop faible. Ceci arrive sur les PM qui ne comptent pas beaucoup. Ces contraintes nous amène finalement à avoir 3 paramètres libres pour chacun des pics : la position et la largeur de la ligne K ainsi qu’une constante de normalisation. Un exemple de fit réalisé à partir des données réelles d’Avril est montré sur la figure 3.7. La courbe en bleu représente la droite de calibration "brute" (ajustée seulement avec les 2 pics) et la courbe en rouge représente la même droite mais ajustée sur 3 points (nous imposons de passer le plus près du point (0,0)). La résolution moyenne obtenue (FWHM) à partir du \({}^{207}\)Bi pour les 1919 compteurs ayant pu être traités à la suite des runs d’Avril 2002 est égale à 17\(\pm \)1% pour le pic à 976 keV et à 29\(\pm \)6% pour le pic à 482 keV. Ces runs ont été réalisés dans d’assez mauvaises conditions (problème de trigger). En temps normal, la collaboration espère, d’après les tests effectués atteindre une résolution d’au moins 14% à 1 MeV. On vérifie bien que la résolution varie approximativement en \(\frac {17}{\sqrt{E}}\), où \(E\) est l’énergie de l’électron (exprimée en MeV). 3.7 Analyse des événements venant des sources \({}^{90}\)SrLa méthode précédente pour sélectionner les électrons pourrait être appliquée au cas du \({}^{106}\)Ru et au \({}^{90}\)Sr. Mais les cellules Geiger ne peuvent fonctionner correctement que si la fréquence d’acquisition est inférieure à 30 Hz. Or, pour obtenir une statistique suffisante dans la région de la queue du spectre, il faut utiliser des sources relativement actives (Les 4 sources utilisées en Avril avaient une activité de 200 nCi chacune). Une calibration utilisant uniquement les scintillateurs est donc recommandée. Avec un seuil haut fixé à 450 mV (\(\sim \) 1.5 MeV), il est prévu d’acquérir entre 500 et 1000 événements pour chaque compteur[14]. Calibration dans le canal 1 électronDurant la séance de calibration d’Avril 2002, nous nous sommes seulement servi de la source bêta \({}^{90}\)Y (fils du \({}^{90}\)Sr) ayant un \(Q_{\beta }\) égal à 2.283 MeV. Nous avons utilisé 4 sources de \({}^{90}\)Sr que l’on a disposées dans le détecteur. Un roulement sur les positions permet de couvrir l’ensemble des secteurs. L’acquisition d’événements se fait quand un seul compteur est touché (canal 1 électron) et uniquement sur les deux secteurs voisins à la source. Etant donné que le \({}^{207}\)Bi nous fournit une calibration jusqu’à 1 MeV, nous nous intéressons à la fin du spectre bêta (entre 1.5 et 2.5 MeV). Le programme que j’ai utilisé permet de paramétriser le spectre brut par une fonction représentant le spectre théorique du \({}^{90}\)Y convoluée par la fonction de résolution en énergie obtenue avec le \({}^{207}\)Bi (proportionnelle à \(\frac{1}{\sqrt {E}}\)). Nous obtenons ainsi la pente de calibration sur le spectre \(\beta \). Une prise de données spéciale (sans sources) a permis d’estimer le bruit de fond pour pouvoir le soustraire du spectre obtenu avec sources. L’énergie moyenne perdue par l’électron peut être évaluée par simulation Monte Carlo pour chaque compteur en fonction de sa position relative par rapport aux sources : elle est estimée à environ 80 keV. Un exemple de fit réalisé à partir de données réelles se trouve sur la figure 3.8. La courbe en vert représente l’estimation du bruit de fond tandis que la courbe en rouge représente l’estimation du signal \(\beta \). L’histogramme en bleu représente le spectre après soustraction du bruit de fond. De cet ajustement, nous obtenons le coefficient \(\alpha \) de la pente de calibrage Energie-canal ADC ainsi qu’une constante de normalisation pour ramener la statistique du spectre théorique à celle du spectre obtenu (la valeur de \(\beta \) est fixée à celle obtenue avec le \({}^{207}\)Bi). J’ai réalisé ces ajustements pour l’ensemble des compteurs disponibles en cumulant les 5 runs de strontium réalisés en Avril (1734 PM sur 1940). Les coefficients pour chaque photomultiplicateur sont stockés dans un fichier qui sera réutilisé par la suite pour y appliquer les corrections lasers qui font l’objet du paragraphe suivant. 3.8 Corrections lasersUn suivi permanent du gain des photomultiplicateurs est assuré par un système de contrôle laser. Ce système permet de délivrer des signaux analogues, en amplitude et en forme, aux impulsions données par les électrons ou les gamma dans les scintillateurs. Il est capable de détecter des variations de gain avec une résolution de l’ordre de 1% actuellement. Ce système va nous permettre dans un premier temps de vérifier les grosses variations de gain observées sur certains photomultiplicateurs entre les runs de Bismuth et de Strontium. Nous pourrons dans un deuxième temps tester l’efficacité de cette correction en la comparant à la distribution non corrigée. 3.8.1 Description du dispositif Le système laser a été construit dans le but de
pouvoir suivre l’étalonnage en temps et en énergie des
photomultiplicateurs. La source de photons utilisée est un laser pulsé à
azote émettant une lumière monochromatique de 337 nm. La quantité de
lumière (150\(\mu \)J par impulsion) est suffisante pour contrôler
l’ensemble des 1940 compteurs du calorimètre de NEMO3 jusqu’à une énergie
de 12 MeV.
Une position "0 MeV" corrrespond au blocage de l’envoi de
la lumière laser vers les compteurs de NEMO3 et permet de monitorer la
quantité de lumière laser avec la photodiode sans interrompre
l’acquisition des événements. 3.8.2 RésultatsUn run laser a été effectué entre chaque run de \({}^{207}\)Bi et entre chaque changement de position de sources pour les runs de \({}^{90}\)Sr. Les données relatives aux corrections laser sont accessibles à travers le serveur principal MySQL de la base de données de NEMO situé au CCin2p3 à Lyon. \begin{eqnarray}
(\alpha)_{correction}=(\alpha)_{run}\,\bigg (\frac
{E_{\,run\,ref}}{E_{\,run}}\bigg ) \label {eq1} \\ \phantom {rouge}
\nonumber \end{eqnarray} Pour chaque photomultiplicateur, les coefficients de calibrage précédents du \({}^{207}\)Bi et du \({}^{90}\)Sr sont corrigés en fonction du run de référence selon la formule (??). Cette opération a été réalisée pour chacun des 718 PM possédant une correction laser pour les runs \({}^{207}\)Bi et \({}^{90}\)Sr. Nous présentons les résultats pour deux runs lasers différents (Fig 3.10). Les runs laser du \({}^{207}\)Bi, réalisés en premier, sont considérés dans notre calibration comme des runs de référence. En effet, par la suite, des problèmes de trigger relatifs aux cartes d’alimentation des photomultiplicateurs de référence sont intervenus, ce qui a obligé la collaboration à couper la haute tension sur ces compteurs. Nous avons représenté la variation relative de la pente obtenue entre les runs \({}^{207}\)Bi et \({}^{90}\)Sr. Nous remarquons tout d’abord que le gain des photomultiplicateurs a augmenté entre les deux runs (\(\alpha _{Bi}>\alpha _{Sr}\)). Ceci peut s’expliquer par le fait que les runs de \({}^{90}\)Sr ayant été réalisés après ceux du \({}^{207}\)Bi, les PM auraient atteint progressivement leur régime de fonctionnement. Nous voyons que la correction a pour conséquence de déplacer la distribution non corrigée vers 0, ce qui était bien attendu en supposant que la majorité des photomultiplicateurs sont restés stables entre les runs de \({}^{207}\)Bi et de \({}^{90}\)Sr. La largeur est par contre plus grande. Cet effet peut s’expliquer par la précision du système laser qui était alors du même ordre de grandeur que la moyenne obtenue, c’est à dire de 2 à 3%. 3.9 Distribution de l’offsetL’idée est ici d’essayer de savoir si l’offset, déduit des ajustements précédents, possède une signification physique dans le fit réalisé à la section 3.6. Nous pourrons ainsi valider la méthode utilisée pour le \({}^{207}\)Bi. Pour faire cette analyse, nous allons sur la distribution de l’offset issu du fit "non forcé" du \({}^{207}\)Bi (Section 3.6), sélectionner les compteurs par tranches successives et comparer relativement les distributions corrigées et non corrigées de leur pente de calibrage \(\alpha \). Sur la figure 3.11 est représentée la distribution de cet offset à la fois pour l’ajustement forcé et pour l’ajustement sur deux points. Pour l’ajustement sur deux points, la moyenne est légèrement décalée vers la droite, ce qui signifie qu’au "canal ADC" 0 correspond un offset moyen de 10 keV dans la relation de calibrage. Si nous regardons l’effet de la correction laser sur différentes régions de cette distribution (cf Fig 3.12, 3.13 et 3.14) , nous remarquons que la correction a globalement le même ordre de grandeur quelque soit la tranche prise. Il y a donc une certaine indépendance de la correction sur le paramètre \(\beta \). Le run laser 2101 est légèrement plus efficace pour déplacer la correction (\(\Delta _{\mu }\)) car nous corrigons à la fois le Bismuth et le Strontium. Nous voyons de nouveau l’élargissement de la distribution pour les 2 runs de correction (de l’ordre de 0.5 %), ce que nous avons expliqué dans le chapitre précédent par la précision limitée du sytème laser. Les résultats sont résumés par les tableaux 3.3 et 3.4.
Ceci valide la façon dont l’ajustement des deux points du \({}^{207}\)Bi a été réalisé à la section 3.6. En effet, l’incertitude sur la perte d’énergie de l’électron (20 keV) rend à basse énergie la relation linéaire "Energie-canal ADC" imprécise. Le programme utilisé nous permettait de forcer en dessous d’une certaine erreur la droite de calibration à passer le plus près du point (0,0) ou simplement d’ajuster avec les positions des 2 pics du \({}^{207}\)Bi. A la suite de ces résultats, nous voyons en considérant que la résolution est de la forme \(\sqrt{\alpha \,\times \,E(keV)}\), que l’une n’est pas significative par rapport à l’autre, la correction ayant le même effet quelque soit l’offset. Il est prévu de déterminer pour les ajustements faits sur le Bismuth, une relation de calibrage plus précise à basse énergie en utilisant une fonction de résolution de la forme : \begin{equation} \sigma (E)=\sqrt{\alpha \,\times \,E\,+\frac{\beta }{E^2}} \end{equation} où \(\alpha
\) et \(\beta \) sont les deux paramètres à déterminer. 3.10 Cumul des résultats précédents pour la calibration finale Tous les compteurs n’ont pas pu être calibrés durant
cette séance, notamment à cause des problèmes électroniques dont nous
avons parlé précédemment. De plus, certains compteurs n’avaient pas assez
de statistique pour que l’ajustement des paramètres se fasse dans une
barre d’erreur raisonnable. Une fois cette sélection faite, la phase finale de la
calibration consiste à synthétiser les paramètres issus du \({}^{207}\)Bi
et du \({}^{90}\)Sr. Les sources de \({}^{106}\)Ru (\(Q_{\beta }\)=3.540
MeV) n’ont pas été utilisées pour des raisons de temps. Notre choix a
été d’ajuster par moindre carrés les trois points de calibration pour
chaque compteur (les 2 valeurs corrigées du \({}^{207}\)Bi et la valeur
corrigée du \({}^{90}\)Sr). Le fait d’ajuster linéairement suppose que la
RMS sur l’énergie varie en \(\sqrt{E}\), hypothèse déjà utilisée dans
l’ajustement réalisé sur le \({}^{90}\)Y où la résolution était déduite
de celle du \({}^{207}\)Bi pour fiter le spectre. Les 4 paramètres
obtenus (pente + offset et leurs erreurs associées) sont alors mis à jour
dans la base de données de NEMO jusqu’à la prochaine calibration absolue.
La pente moyenne obtenue sur les 1734 photomultiplicateurs ayant pu être
calibrés est égale à 3.09 (\(\sigma =0.23\)) keV/canal d’ADC.
Conclusion L’expérience
NEMO3 est programmée pour acquérir des données durant de nombreuses
années. Il faut donc pouvoir contrôler au mieux la stabilité des
compteurs en effectuant régulièrement des tests de calibrage. Cependant,
la procédure que nous avons décrite ici est assez lourde et couteuse en
temps. En effet, il faut veiller à ne pas détériorer la chambre à fils.
C’est pourquoi des runs de longue durée sont nécessaires pour acquérir
une statistique suffisante. Lors de la séance de calibrage effectuée en Avril, des
problèmes sur les cartes haute tension n’ont pas permis une stabilisation
optimale des photomultiplicateurs, ce qui peut justifier en partie la
valeur trouvée pour la résolution à 1 MeV (17 \(\pm \)1%). Le détecteur rentre maintenant dans sa phase finale d’assemblage avec la fin de l’installation du blindage à neutrons prévu pour début Juillet 2002. Un nouveau calibrage sera alors effectué pour mettre à jour les paramètres avant le début de l’expérience qui doit durer cinq ans.
Bibliographie[1] K. Errahmane, Thèse à l’université de Paris VII, LAL 01-20 (2001) [2] T. Yanagida, Prog. Theo. Phys. 64 (1980) 1103 [3] J. Bonn et al., Nucl. Phys. B, Proc Supp., 91 (2001) 273 [4] M. Goeppert Mayer, Phys. Rev. 48 (1935) 512 [5] H.V. Klapdor-Kleingrothaus and al., Nuclear Physics A, Volume 694, Issue 1-2, (2001) pp. 269-294. [6] X. Sarazin, "Lasts results on the longitudinal resolution measurement with a laser", Rapport NEMO, Dubna (1998) [8] C. Marquet, Thèse à l’université de Bordeaux I, No 2048 (1999) [9] A. Vareille, Thèse à l’université de Bordeaux I, No 1669 (1997) [10] D. Dassie, R. Eschbach, F. Hubert et al.,"NEMO3 Proposal. A proposal for an experiment to study double-beta decay in the search for massive Majorana neutrinos to 0.1 eV", preprint LAL 94-29, Orsay, 1994 [11] J. Haas, Calorimètre de NEMO3 et test de photomultiplicateurs (1997) [12] "Table of isotopes", ed. by C.M. Lederer and V.S. Shirley, 7-th ed., John Wiley, New York, 1978 [13] R. Arnold et al., The Energy calibration of NEMO3 (1999) [14] NEMO collaboration, Technical design and performance of NEMO3 detector, Technical Report Note (2002) |
||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
ps : join like me the Cosmology@Home project whose aim is to refine the model that best describes our Universe |