| Sens ordinaire: Philosophie:1.Affection réciproque entre deux personnes incluant aussi 
bien la tendresse que l'attirance physique.2.Attachement à une valeur, à un idéal, à une idée; intention ou volonté de s'y
dévouer (ex: "l'amour de l'humanité").
 1.Tendance à s'unir avec l'autre, c'est-à-dire soit à le posséder
continuellement, soit à former un tout avec lui (ex: "l'amour de Dieu").2.Chez Platon: aspiration au beau et au bien, c'est-à-dire à l'absolu;
l'amour est par excellence le moteur de la philosophie, définie à l'origine
comme "amour de la sagesse".3.Chez Kant, il faut distinguer deux formes d'amour: l'amour pathologique,
lié à notre sensibilité et à notre intérêt, et l'amour pratique, souci
véritable du bien de l'autre.4.Chez Freud: cf Éros
 
 En affirmant que l'amour est le véritable ressort
de la philosophie (Le Banquet), Platon découvre la place centrale de ce
concept. Encore convient-il de distinguer soigneusement l'amour égoïste et
possessif qui poursuit l'autre comme un objet à dévorer ("L'amant aime l'aimé
comme le loup aime l'agneau", écrit Platon) et l'amour authentique qui délivre
de la souffrance du désir et conduit l'âme jusqu'au banquet divin. L'amour
 véritable ne peut être comblé que par la contemplation, par-delà le beau,
 du vrai et du bien. La tradition philosophique reprendra généralement cette
 opposition entre l'amour-passion (égoïste) et l'amour-action (altruiste),
 depuis les stoïciens qui condamnent sans appel l'amour-passion, jusqu'à
 Kant qui montre que seul "l'amour pratique" est moralement exigible. Il est toutefois possible de remettre en cause cette dichotomie et de
 soutenir "qu'il existe entre la conscience morale et la conscience amoureuse
 une secrète affinité" (Alain Finkielkraut, La sagesse de l'amour). |