LE PHOTOCOPILLAGE

 

 

1. Un gros mensonge.

Sur la page de garde de nombreux ouvrages que vous avez consultés ou utilisés pendant vos études, vous avez certainement remarqué parfois une exhortation contre le ``photocopillage'':

Le photocopillage tue le livre

accompagnée d'un plaidoyer pour la protection des auteurs et de la propriété intellectuelle. On a cherché à vous culpabiliser de photocopier un ouvrage au lieu de l'acheter en librairie.

Sachez qu'il s'agit d'une manipulation exclusivement vouée à protéger le droit au profit des éditeurs. En effet les pires ennemis de la ``juste rémunération d'une création intellectuelle'' ne sont pas les étudiants qui photocopient, mais les éditeurs qui le plus souvent ne versent tout simplement pas cette ``juste rémunération'' aux auteurs. Ils peuvent se le permettre grâce à la seule loi qui est, toujours et à coup sûr, appliquée: la loi du plus fort (c'est-à-dire du plus riche). C'est pourquoi cette ``exhortation contre le photocopillage'' que vous avez certainement remarquée plus d'une fois est vraiment le comble de l'hypocrisie.

Jusqu'à une époque récente, aucune loi n'interdisait à un étudiant de photocopier un livre pour son usage personnel. Si toute une promo le faisait individuellement (chaque étudiant photopiant lui-même le bouquin) il n'y avait pas d'infraction. Tout différent de la manipulation signalée ci-dessus est en effet le texte (parfaitement légal, lui) qui figure aussi sur les pages de garde:

``La loi du 11 mars 1957 n'autorisant, aux termes des alineas 2 et 3 de l'Article 41, d'une part, que les «copies ou reproductions strictement réservées à l'usage privé du copiste et non destinées à une utilisation collective» et, d'autre part, que les analyses et courtes citations dans un but d'exemple et d'illustration, «toute représentation ou reproduction intégrale, ou partielle, faite sans consentement de l'auteur ou de ses ayants-droits ou ayants-cause, est illicite» (alinea premier de l'Article 40).''

La technologie ayant énormément évolué depuis trente ans, les intérêts des éditeurs se sont de plus en plus heurtés à ses progrès. Ainsi jusqu'au début des années mille neuf cent soixante-dix la reproduction d'un livre n'était pas à la portée du simple particulier ; elle l'est devenue à partir des années mille neuf cent quatre-vingt grâce à la photocopieuse de bureau omniprésente. C'est pourquoi les éditeurs ont engagé une bataille juridique et obtenu de nouvelles lois plus restrictives. Il est devenu illégal de photocopier un livre même pour un usage privé. A chacune de ces batailles juridiques ou parlementaires, les éditeurs invoquent systématiquement la protection de la création intellectuelle, c'est-à-dire la protection de la ``juste rémunération'' d'un artiste, d'un écrivain, d'un chercheur. Plus récemment le Web à son tour a commencé à heurter les intérêts des éditeurs, et de la même façon ils essaient de contraindre les Etats à protéger leurs sources de profit contre cette évolution. A nouveau est entonné le lamento sur les pauvres auteurs dépossédés par des pilleurs.

Je voudrais que vous sachiez que ceux qui dépossèdent les auteurs sont surtout les éditeurs et non les ``pilleurs''. La protection des artistes, écrivains, ou chercheurs est le dernier souci des éditeurs. Cet argument est de la pure hypocrisie, car toutes les batailles juridiques et parlementaires menées par le lobby de l'édition visent exclusivement à la protection des profits que les éditeurs, surtout les plus gros, obtiennent grâce à l'exploitation sans scrupule des artistes, écrivains, ou chercheurs. Bien sûr un écrivain ou un chanteur de rock célèbre touche des droits d'auteur conséquents ; mais c'est surtout parce que le montant de ces droits est alors suffisamment élevé pour que le recours à des avocats soit rentable : l'auteur est payé parce qu'il est assez riche pour obtenir d'être payé. Si le coût de l'action en justice est supérieur au montant des droits d'auteur, elle devient sans intérêt et les éditeurs le savent.

 

2. Comment fonctionne réellement l'édition technique ou universitaire.

Autrefois l'éditeur était un auxiliaire indispensable de l'auteur : ce dernier ne pouvait écrire ses oeuvres qu'à la plume d'oie, au stylo, ou à la machine à écrire mécanique, et en un seul exemplaire, qu'il devait faire très attention à ne pas perdre, car sinon il ne lui restait plus qu'à tout réécrire. Les éditeurs recevaient ce manuscrit, le faisaient typographier, relire et corriger, imprimer et diffuser. Ils avaient aussi un service juridique pour vérifier que la publication ne contient rien d'illicite (cela peut échapper à un auteur sans qu'il ait eu la moindre mauvaise intention). Depuis qu'existent les traitements de textes et les divers logiciels de mise en page, les éditeurs ne s'occupent plus du tout de la typographie ni de la correction des épreuves; ils se contentent de changer les polices et les formats de pages (et encore: souvent ils exigent que l'auteur le fasse lui-même d'après leurs normes). Les auteurs sont sommés de remettre une disquette contenant un texte prêt à la publication (plus de service fourni par l'éditeur). Les contrats stipulent que les auteurs sont responsables du contenu de leur manuscrit (plus de service juridique). En outre, bien que les contrats stipulent expressément que les auteurs recevront des droits de l'ordre de 10% sur les ventes, ces droits ne sont, le plus souvent, même pas payés, à moins que, comme je le disais plus haut, l'auteur ne saisisse la justice. Ainsi les éditeurs ne font plus rien que d'envoyer la disquette chez un imprimeur et de diffuser l'ouvrage auprès des libraires. Mais au passage ils prélèvent un pourcentage élevé. Dans une maison d'édition sérieuse ces profits servent à payer les salaires des employés, les locaux, les investissements, etc. mais évidemment la pression essentielle vient comme toujours de la nécessité de maintenir des dividendes suffisamment élevés aux actionnaires. Dans les maisons moins sérieuses, on se demande tout simplement où est passé tout cet argent : après le dépôt de bilan on apprend en effet avec stupeur que les secrétaires n'étaient plus payées depuis des mois, que l'imprimeur n'avait plus été payé depuis un an, etc.

Bien entendu, je sais que fort peu de jeunes se laissent impressionner par les tentatives d'intimidation contre le ``photocopillage''. Je vois dans les labos des thésards photocopier des ouvrages entiers. Félicitations! (c'est devenu illégal). Mais je voudrais quand même, en tant qu'auteur, fournir un témoignage concret contre certaines illusions que peuvent avoir les profanes envers l'édition.

Vous êtes peut-être étudiant ou jeune chercheur, ou simplement curieux. Vous avez étudié dans des manuels ou consulté des ouvrages plus avancés de recherche. Sans doute ne vous êtes-vous pas posé beaucoup de questions sur les auteurs de ces ouvrages, mais vous avez probablement pensé que ces gens sont très compétents et connus, et peut-être même que les éditeurs viennent les courtiser pour les convaincre d'écrire. Sans doute croyez vous aussi que les auteurs gagnent de l'argent avec ces ouvrages.

Cela se passe très rarement ainsi!

Certes il arrive parfois que des universitaires soient ainsi courtisés, par exemple s'ils viennent d'obtenir le prix Nobel. On viendra alors leur demander d'écrire un ouvrage pour le grand public, exposant leur philosophie générale ou expliquant de manière très simple et accessible les travaux qui leur ont valu la prestigieuse récompense. De même, s'ils sont déjà connus pour des ouvrages qui se vendent bien, on viendra leur demander d'en écrire d'autres. C'est parce qu'il y a une perspective de profit par le nombre des ventes.

Toute autre est la situation des manuels didactiques ou des monographies de recherche. Ces ouvrages sont principalement achetés par des bibliothèques. Certains étudiants achètent leurs manuels pour en disposer plus commodément ou parce qu'ils aiment les livres; de même certains chercheurs, sachant qu'ils travailleront longtemps sur tel sujet, se procurent la bible de leur domaine afin de l'avoir en permanence sous la main. Mais la majorité des exemplaires sont achetés par les bibliothèques, et cela constitue un marché subventionné par l'Etat, qui est assuré quasi automatiquement. Les éditeurs, pour la plupart uniquement motivés par le profit (comme le montre amplement leur mépris absolu pour le contenu des ouvrages), savent cela. Ces marchés en quelque sorte garantis par l'Etat ont donc l'avantage de ne pas nécessiter de stratégies commerciales risquées et coûteuses. Les ouvrages se vendent en peu d'exemplaires (de l'ordre de quelques centaines, parfois mille en langue française, parfois jusqu'à dix-mille en langue anglaise), mais les profits sont assurés grâce aux faibles coûts (puisque les auteurs font tout) et au financement public par les bibliothèques. Le comportement des agents économiques est ici analogue à celui des ours du Yellowstone National Park qui ont trouvé plus rentable de chercher leur nourriture dans les poubelles des touristes plutôt que - comme leurs ancêtres sauvages - dans la forêt naturelle. Si ce marché était ``naturel'' comme le veut la théorie économique, il faudrait que les éditeurs engagent de nombreux frais pour rendre l'ouvrage plus compétitif (une typographie soignée et sans erreur, cela coûte des salaires), pour attirer des auteurs en les payant bien, ou en l'absence d'auteurs rééditer des ouvrages anciens en achetant les droits, etc.) Au contraire de cela, dans ce type d'édition on édite sans cesse de nouveaux manuscrits qui n'ont donc pas à être rachetés; comme je l'ai déjà dit plus haut on se contente de faire imprimer directement le texte fourni par l'auteur sur une disquette (donc on n'a pas à payer de salaires pour la typographie informatique), on ne paie rien à ces auteurs qui en plus de la conception ont même fait la typographie (les contrats prévoient le paiement de droits, mais ces droits ne sont effectivement payés que si l'auteur engage un procès qui dans la plupart des cas lui coûtera plus cher que la ``juste rémunération'' qu'il peut revendiquer).

Si par un proche ou par votre activité professionnelle vous étiez familier des milieux de l'édition, vous sauriez que la plupart des auteurs connus ont été ou sont en procès avec leur éditeur. Sachez donc que cela s'explique ainsi: les éditeurs appliquent comme une règle d'or (c'est le cas de le dire!) de ne payer les droits d'auteur que s'il y a menace de contrainte judiciaire. Les auteurs riches ont donc toutes les chances de toucher des royalties substantielles, les pauvres par contre n'ont aucune chance. Ces derniers sont le plus souvent des universitaires qui écrivent des ouvrages didactiques ou des monographies de recherche, car le nombre d'exemplaires vendus pour ce genre d'ouvrage est en-dessous du seuil où un recours judiciaire vaut la peine d'être tenté. Mais dans le domaine de la littérature de fiction, les auteurs ``pauvres'' sont aussi les jeunes auteurs qui essaient de percer ; inutile de dire que ceux qui percent le doivent en général bien moins à leur talent littéraire qu'à leurs talents de businessmen!

Les éditeurs savent aussi que les universitaires qui veulent publier des manuels d'enseignement ou des monographies de recherche sont davantage motivés par la renommée que l'ouvrage leur rapportera que par les très modestes droits d'auteur ; il est donc d'autant moins probable qu'ils saisissent la justice. Ainsi je ne puis accuser unilatéralement les seuls éditeurs : la vanité des universitaires est elle aussi responsable de la situation que je dénonce, et les éditeurs ne font que l'exploiter. Mais cela n'est certainement pas un argument pour vous dissuader de «photocopiller» !

 

3. Les publications de recherche.

Un autre filon exploité sans scrupule par de grandes maisons d'édition internationales est celui des revues professionnelles où les chercheurs publient leurs travaux. Dans le Big Science System que je m'efforce de décrire par ailleurs dans ces pages, le rayonnement d'un laboratoire ou d'un chercheur individuel se mesure au nombre de publications. Pas à leur qualité, mais à leur nombre. Cela est bien connu des intéressés, qui généralement y sont résignés faute de trouver une alternative, et ce n'est nié que par ceux qui profitent du système. Un laboratoire peut donc payer pour faire des publications prestigieuses et pourtant trouver cela avantageux. En outre un laboratoire ou un centre de recherches doit,   pour tenir son rang, entretenir une bibliothèque riche en documentation et par conséquent maintenir des abonnements aux revues les plus consultées. Les prix de ces abonnements, essentiellement financés par les crédits de recherche, c'est-à-dire par les contribuables, augmente sans cesse sous la pression purement économique des éditeurs qui possèdent ces revues. Il s'agit de prix de monopole, qui ne sont pas déterminés par les coûts mais par la solvabilité des institutions de recherche; cela signifie que si les principales nations (disons celles du G7) décidaient demain le doublement de tous les budgets de recherche, après-demain le prix de ces abonnements doublerait aussi car les éditeurs verraient aussitôt que les labos sont devenus capables de payer le double. Je vous laisse évidemment deviner les conséquences que cela aurait pour les sept pays les plus pauvres de la planète.

Dans tout ce contexte, il est bien clair que la ``juste rémunération de la création intellectuelle'' n'intervient que comme slogan, alibi hypocrite destiné à couvrir les juteuses opérations décrites ci-dessus, tout comme les ``droits de l'homme'' n'interviennent que pour habiller les intérêts financiers.

Les récents ennuis de NAPSTER qui distribuait gratuitement de la musique sur le Web relèvent exactement du même phénomène: au nom de la ``juste rémunération des artistes et créateurs'' qui sont plus souvent exploités et spoliés que rémunérés, on veut protéger un racket (j'appelle un chat un chat et un racket un racket). Il est inutile que je m'y étende davantage puisque suffisamment de sites s'en occupent déjà.

Je n'entrerai pas non plus dans le débat sur la justesse du système économique, qui est suffisamment (et même trop) discutée sur d'autres sites. J'ai écrit ci-dessus que la course au profit des éditeurs (comme de n'importe quelle entreprise) est essentiellement conditionnée par la nécessité d'augmenter sans cesse les dividendes des actionnaires. C'est bien connu: si cet objectif n'est pas maintenu, la cote boursière de la société baisse, et une spirale s'enclenche. Ce système est-il l'horreur économique? Ou est-il ``le moins mauvais possible'', en sorte que toute tentative de le corriger ne peut aboutir qu'à une aggravation de la situation générale (voir l'expérience désastreuse entreprise par les bolchéviques)? Et si c'est effectivement l'horreur économique, peut-il exister un système moins mauvais, qu'il nous faut alors inventer, mais en sachant que nous ne pouvons plus guère prendre le risque d'expérimenter à nouveau comme les bolchéviques? Je n'ai pas la réponse à ces questions, et je n'ai pas de solution miracle à proposer. Mais je pense qu'il est toujours plus utile de contribuer à la lucidité générale en apportant, comme je l'ai fait ici, mon modeste témoignage sur les mécanismes réels du système et en dénonçant le mensonge et l'hypocrisie qui masquent ces mécanismes réels, plutôt qu'en proposant des théories et des rêves utopiques. Je rappelle en effet que nous devons les bénéfices pratiques de la science non à des gens qui auraient dit un jour ``je vais chercher de quoi rendre la vie plus facile'' et qui auraient en conséquence trouvé le feu, la roue, le levier, l'engrenage, le ciment, l'électricité, le transistor, etc, mais à des gens qui ont cherché d'abord à comprendre le fonctionnement réel des phénomènes au lieu de croire à l'action de divers dieux, démons, et esprits.

 

4. Conclusion.

Le principal problème que je veux soulever n'est pas le paiement des droits d'auteurs. La plupart des universitaires ou chercheurs ont déjà un revenu confortable; cette question du paiement des droits est pour eux secondaire. Mais justement grâce à cela, on pourrait diffuser de nombreux manuels ou monographies pour beaucoup moins cher, pour un prix qui couvrirait juste les frais d'impression et l'organisation de la diffusion auprès des libraires. Tout le coûteux travail de conception, rédaction, typographie, correction, mise en page, étant effectué gratuitement par les auteurs. Trouvez-vous acceptable que les livres soient vendus à des prix qui comptent tout ce travail, alors qu'il est effectué gratuitement mais que les éditeurs en empochent le fruit? La plupart des auteurs de manuels ou monographies de recherche travaillent gratuitement, et au lieu que cela se traduise pour l'étudiant ou la bibliothèque par des prix modiques, cela est détourné pour ce racket. Je ne propose pas de faire la révolution, mais je soutiens ce qu'on appelle l'économie solidaire, le secteur associatif, les mutuelles, les coopératives. Dans l'édition, ce secteur reste à créer (ou plus exactement à sortir de la marginalité).

J'ai juste un conseil pratique à donner à ceux qui ont quelque chose à dire, et qui souhaitent l'écrire. Cela s'adresse avant tout à mes collègues qui sont jeunes chercheurs et préparent un ouvrage sur leurs travaux, mais peut-être aussi à ceux qui débutent comme auteurs de fiction et rêvent de carrière littéraire. Ce conseil est: méfiez vous comme de la peste des éditeurs et de leurs bonnes paroles, ils ne visent qu'à vous utiliser pour faire de l'argent sur votre dos. Ne laissez pas vos droits à ces pirates en signant leurs contrats léonins. Non pour votre ``juste rémunération'', mais pour faire baisser le prix des livres et de la documentation scientifique. C'est l'apathie ou la vanité des auteurs qui permet le racket. Faites preuve d'indépendance et publiez d'abord sur le Web. Si votre manuscrit obtient un certain succès dans le cybermonde, il sera toujours temps de répondre à un éditeur, mais vous serez en position plus forte. Et si votre manuscrit passe totalement inaperçu (cas le plus probable, ce qui d'ailleurs ne prouve pas forcément qu'il est mauvais) vous n'aurez de toute façon rien perdu.

Pour finir, je ne vous cacherai pas ce que je souhaite: que les progrès de l'informatique entraînent la ruine des éditeurs. De plus en plus, avec les nouvelles technologies informatiques, ils deviennent de simples parasites qui n'apportent pratiquement plus aucun service réel (voir plus haut) et veulent juste maintenir leur droit au racket par la menace judiciaire. Les auteurs devraient se regrouper en associations mutualistes capables de négocier directement avec les imprimeurs et les libraires. Hélas je ne crois guère à l'extinction pure et simple des éditeurs, car ils ont de quoi payer suffisamment d'avocats pour obtenir la protection de l'Etat contre le mécanisme naturel du marché. Mais que pensez-vous d'un mouvement associatif de diffusion de livres?

 

Si ces problèmes de l'édition vous intéressent, sachez qu'ils sont déjà débattus dans certains cercles, hélas trop faibles et trop marginaux. On dénonce volontiers ``le Pouvoir de l'Argent'', mais ce qui fait ce Pouvoir est bien plus l'apathie du plus grand nombre d'entre nous que l'Argent. Groupez-vous, et ``ils'' ne seront plus rien ! Voici deux liens informatifs:

a) Sur le site de Christophe Pallier (Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales, Paris):

http://www.ehess.fr/centres/lscp/persons/pallier/toauthors.html

b) Un article de Thomas J. Walker paru dans l'American Scientist:

http://www.amsci.org/amsci/articles/98articles/walker.html